Elodie, 24 ans, étudiante en biodiversité
Elodie, quel est votre parcours ?
J’étudie la biodiversité liée au territoire. Mais avant j’ai commencé par faire une école de commerce post bac : le BBA EDHEC. J’ai trouvé ça très intéressant, ça m’a beaucoup plu comme études, mais j’avais choisi ça parce que je ne savais pas trop ce que je voulais faire. J’ai hésité avec de l’astrophysique, du droit, de l’architecture… et finalement je me suis orientée vers ça. J’ai fait beaucoup de stages pendant mes études, ça me plaisait, et à la fin j’ai décidé de faire une année supplémentaire en tant qu’étudiante, pour être sûre que c’était ce que je voulais faire. Je me suis inscrite à l’Université pour une année supplémentaire, pour pouvoir faire un nouveau stage et être sûre que je voulais travailler dans ces métiers-là ; et finalement je me suis rendu compte, pendant ce stage, que c’était hyper intéressant, mais que ça n’avait pas de sens pour moi… Je n’avais pas l’impression de changer le monde, et faire du business pour faire du business ne me correspondait pas. C’est pour ça que pendant mon stage, je me suis inscrite pour être prise au Master bioterre. Avec toutes les préoccupation environnementales, les choses commencent à bouger et moi aussi je voulais laisser ma trace et participer à tout ça, pour changer les mentalités et les comportements… et donner du sens à ma vie.
Quel enfant était Elodie ?
J’étais hyper curieuse. Quand je regarde les photos de mon enfance, je vois que j’avais toujours les yeux grand ouverts. J’adorais partir seule dans le jardin, comme mon père est agriculteur on avait un grand jardin, et j’étais tout le temps en train de me balader, à cueillir des fleurs et à regarder les insectes. Quand j’étais petite mes parents m’ont dit que je disais que je voulais faire le tour du monde ! (rires) Donc plutôt aventurière !
Est-ce que ça a été très dur de quitter le grand air de la campagne pour une grande ville comme Paris ?
Non, ça allait parce qu’après la campagne je suis passée par Nice. Quand je suis arrivée à Nice, le fait de ne plus manger les légumes de mon père me donnait l’impression de m’empoisonner ! (rires)
Vous ne mangez que du bio ?
Mon papa fait de l’agriculture raisonnée, il n’y a pas de traitement dans tout ce qu’il produit. Il est maraîcher, c’est vraiment de l’agriculture locale et de saison. Quand je suis arrivée à Nice j’ai dû acheter mes légumes, ça m’a fait bizarre. Nice m’a moyennement plu, en revanche je suis contente d’être à Paris, il y a plus de choses à faire.
Enfant, qu’est-ce que vos prof pensaient de vous ?
Que j’étais bonne élève et bavarde. Ils disaient que j’étais une fille très agréable et souriante.
Quel est votre but professionnel ultime ?
Sauver la planète ! (rires) Et être heureuse. Le travail n’est pas une fin en soi ; c’est pour arriver un peu à ce qu’on désire, voyager par exemple. Je ne veux pas devenir PDG d’une grande entreprise et gagner des milliards d’euros… même si ça me plairait quand même de gagner de l’argent.
Quels sont vos modèles ?
Mes parents, ma mère surtout. Je suis un peu comme elle, ce n’est pas elle qui est comme moi. Elle est très ouverte, hyper dynamique, elle est sur tous les fronts en même temps ; c’est une femme passionnée.
Que pensez-vous de tous ces sites où les dissertations sont faites pour vous ?
C’est bien quand on est au lycée, ça peut aider — sauf quand on prend un zéro parce que la prof a capté qu’on avait recopié (rires). Je pense que c’est pas mal. Mais ça devrait plutôt être ouvert, on ne devrait pas payer.
Quel est l’entreprise ou le secteur où vous rêvez de travailler ?
Peut-être une ONG comme le WWF ou Sea Sheperd. Sinon j’aimerais créer mon entreprise, par la suite, quand j’aurai acquis beaucoup plus d’expérience.
Avez vous une idée de l’entreprise que vous monterez un jour ?
J’aimerais développer un parc naturel : plus qu’un parc national, un endroit convivial où les gens pourraient manger, boire et faire du camping, voir des expos sur le développement durable, la conservation et la biodiversité, avoir des atelier sur l’agriculture, pour que les gens se sentent impliqués dans ces réseaux-là.
Quel est le rôle de vos parents dans vos études ?
Ils me soutiennent énormément. Ils ont toujours eu confiance en moi, quand j’ai décidé de changer complètement de voie ils n’ont pas eu peur ; ils savent que j’ai la tête sur les épaules, que je suis travailleuse et que j’arrive à avoir ce que veux, donc ils me soutiennent dans tout ce que j’entreprends, et ils sont toujours fiers de moi. Mon père me charrie tout le temps, il me dit : « Elodie tu veux sauver l’environnement mais c’est déjà foutu, il y en a qui font n’importe quoi. Même si moi, je fais attention, le terrain d’à côté fait n’importe quoi. Du coup, ça n’a pas trop de sens ! ». Il dit ça pour rigoler, au fond il est hyper content que je fasse ça. Je me dis que si tout le monde pense comme ça, finalement rien ne se fait ; mais si tout le monde commence par des petits pas, on peut changer les choses.
Que pensez-vous du mot liberté ? Vous sentez-vous libre ?
C’est un mot que j’adore. C’est un mot compliqué. Je ne me sens pas totalement libre, non ; à cause de la pression sociale. Mais quand je voyage, en revanche, je me sens totalement libre. La liberté pour moi c’est comme être sur un petit nuage, être légère… c’est comme voler.
Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
Je pense que ça peut tuer toutes les relations humaines, ça a rendu tout un peu superficiel ; mais ça permet de regrouper les gens, de garder contact plus facilement et de rester au courant de ce qui se passe dans le monde. Mais on a perdu un peu de courage à cause de ces réseaux : avant quant on voulait parler à quelqu’un dans la rue, on le faisait ; maintenant on se dit qu’il y a tel ou tel site et on le fait moins souvent, je trouve ça dommage.
Que pensez-vous des sites de rencontre ?
C’est une façon de faciliter les choses, mais je trouve que c’est comme une société de consommation. Certains sites c’est : je consomme, oui ou non. Même dans les relations amoureuses on a un pied en-dehors du couple, parce qu’on sait qu’il y a tous ces réseaux, et du coup, on n’est jamais à 100%… Parce que si ça ne marche pas, il y en a plein d’autres, et donc les gens ne sont plus à fond dans les relations. Ils ne s’attachent plus et ne font plus d’effort pour que ça marche ; à la moindre prise de tête, on jette. Nous sommes une société de consommation même dans les relations amoureuses et humaines, c’est triste à dire mais c’est ça aujourd’hui. On ne prend plus le temps de connaitre l’autre, je trouve ça dommage.
Qui est Elodie aujourd’hui ?
Une jeune fille de 24 ans enthousiaste, hyper drôle, ouverte, qui aime la vie et que la vie aime, qui est très curieuse et qui a encore envie d’apprendre.
Vous souvenez-vous de votre premier bisou ?
Oui, c’était à la maternelle, on était hyper amoureux, on avait 3 ans. C’était sympa et mignon, et facile à l’époque ! C’est un peu plus compliqué aujourd’hui (rires).
Quels sont vos objectifs à court terme ?
Réussir mon Master et obtenir une bourse de thèse.
Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
En train de faire le tour du monde avec mon copain, nos sacs sur le dos.
Quel est le secret de la longévité du couple, pour vous ?
La communication et la confiance. Et le rire : il faut rire, c’est très important !