Estelle, 34 ans, ancienne enseignante reconvertie dans la vente
Quel genre d’enfant était Estelle ?
J’étais plutôt calme, très rêveuse et toujours en train d’écouter de la musique.
Enfant, qu’est-ce que vos profs pensaient de vous ?
J’étais plutôt appréciée par mes professeurs : j’étais très sage, je n’ai jamais eu de problème de discipline et j’étais studieuse ; pas forte dans toutes les matières, mais je me suis toujours battue pour avoir une bonne moyenne.
Pourquoi avez-vous changé d’activité professionnelle ?
Je voulais être enseignante, c’était une vocation profonde pour moi. J’ai eu le CAPES en 2014 et j’ai enseigné pendant 5 ans en tant que non titulaire et en tant que stagiaire. Je n’ai aucun regret parce que j’ai vraiment aimé mes années en tant que prof. J’étais appréciée de mes élèves et de mes collègues. En revanche je me suis confrontée au corps d’inspection de Paris, et ça s’est mal terminé… Malgré tout, j’ai tiré des leçons et compris qu’il fallait vraiment profiter de la vie.
Finalement, j’ai réussi à faire mon deuil de la carrière d’enseignante que j’envisageais. J’ai réalisé qu’il était essentiel pour moi de m’épanouir dans un métier qui me convient, et d’avoir du temps pour me consacrer à ma passion, l’écriture de romans, pour pouvoir développer ce projet sereinement et éditer mes écrits un jour.
Quelle est votre métier aujourd’hui ?
Je travaille pour une grande enseigne. Mon ambition est soit d’évoluer en tant que vendeuse en librairie et ainsi combler mon côté très littéraire, soit de devenir cadre dans la communication.
Que vous apporte votre métier?
J’aime le contact avec la clientèle, pouvoir échanger avec eux et faire en sorte qu’ils se sentent bien et chouchoutés ; j’aime les rassurer et les accompagner pour trouver ce qu’ils veulent, et finalement les voir partir ravis.
Vous considérez-vous comme quelqu’un d’ambitieux ?
Oui, je l’ai toujours été et je le suis encore. Je veux évoluer dans mon métier et je n’arrête pas de le répéter à mes responsables !
Quel sont vos objectifs professionnels ultimes ?
Avoir un CDI, et pouvoir m’épanouir dans l’écriture — mais en ayant cette tranquillité d’esprit que procure la stabilité dans un poste qui me convient.
Etre reconnue dans votre travail, qu’est-ce que cela représente pour vous ?
C’est important, j’en ai besoin. C’est ce qui m’a frustrée quand j’étais dans l’Education Nationale : finalement les inspecteurs ont pointé les erreurs que je faisais, mais ils n’ont pas reconnu mes mérites, contrairement à ceux qui me voyaient au quotidien : les collègues, les parents d’élèves, les élèves, eux ne tarissaient pas d’éloges sur mon travail… Là, depuis que j’ai intégré cette grande enseigne, ce qui me plaît c’est qu’on me considère. Je ne sais pas si c’est lié à l’entreprise, mais j’avais besoin de ça.
Quels sont les modèles qui vous inspirent ?
J’ai un peu grandi toute seule dans ma chambre, à écouter de la musique dans mon monde et à écrire ; mais finalement avec le temps je me suis rendu compte qu’inconsciemment, mon père m’avait beaucoup influencée. J’admire la combativité et la force de caractère dont il a toujours fait preuve, et ce jusqu’au bout.
Vous qui écrivez, à quel moment vous êtes la plus créative ?
Le soir et la nuit. C’est principalement la nuit que j’écris mes romans et que je suis plus inspirée.
Quel est le rôle de vos proches et de vos amis dans votre vie ?
Ils sont à l’écoute. Nous partageons beaucoup de choses, ils prennent ce que je leur donne, ils sont comme des ancres et des garde-fous : si je me trompe, il y en a toujours un pour me dire que ce n’est pas la bonne direction. Ils sont toujours là pour moi.
Que pensez-vous du mot liberté ?
Je pense que c’est pouvoir faire ce qu’on a envie de faire ; mais moi, nécessairement, je mettrais des limites à la liberté. On dit que la liberté des uns s’arrête là où commence celle des autres, et je trouve cela important parce que la liberté ne signifie pas faire tout ce que l’on veut ; la liberté c’est faire ce qu’on a envie sans gêner les autres, faire ce qui est bon pour soi et ne pas faire n’importe quoi.
Vous sentez-vous libre ?
Beaucoup plus qu’avant ; et je me sens beaucoup plus forte aussi. Je suis dans un moment de ma vie où j’ai l’impression que je suis dans une grande phase de changement, où je me suis retrouvée, et où je me sens d’autant plus libre.
Comment faites-vous pour vous évader ?
Je me plonge tout simplement dans mes romans et mes écrits. J’écoute de la musique.
Depuis un moment vous mentionnez vos romans et vos écrits, pouvez-vous en parler ?
J’écris des romans historiques, mais il y a toujours un coté sentimental. Ce ne sont pas des romans Harlequin, je tiens à le dire : il y a une trame historique forte ; mais je suis attachée aussi au côté très sentimental. Ce sont des histoires d’amour avec un cadre historique rigoureux et aussi une trame de roman d’aventure derrière. Mes romans portent sur différentes époques, selon ma curiosité.
Que pensez-vous des réseaux sociaux et d’internet ?
Je pense que c’est une bonne chose pour rencontrer des gens, et pourquoi pas trouver l’amour. Je crois que ce n’est pas illusoire de penser à ça. Je serais bien mal placée pour le dire puisque je me suis inscrite récemment sur un site de rencontre ! La seule chose c’est qu’il faut en garder un usage raisonné, et qu’il ne faut pas perdre pied.
Qui est Estelle aujourd’hui ?
C’est une femme en quête de sérénité, qui se sent beaucoup plus forte et indépendante qu’avant ; une femme qui doit continuer à travailler sur elle-même et qui a de toute façon en tête d’être, avant tout, heureuse par elle-même. C’est mon but principal. Après le fait d’être heureuse en amour, ce sera un plus : j’ai compris que maintenant je ne devais plus dépendre émotionnellement d’un homme, que je devais avant tout être heureuse par moi-même.
Est-il difficile d’être votre compagnon ?
Non je ne pense pas, honnêtement. Quand je suis amoureuse je fais beaucoup pour l’autre, je donne beaucoup. Ça m’a un peu joué des tours… mais j’ai tendance à être très généreuse, très affectueuse en amour, et je suis vraiment d’une patiente d’ange, donc je pense que je suis assez facile à vivre.
Vous souvenez-vous de votre premier bisou ?
Ce n’était pas un bisou sérieux : c’était avec un voisin dans le Nord, on avait une dizaine d’années. J’ai trouvé ça mignon, c’était juste par curiosité et j’en garde un souvenir drôle et tendre.
Selon vous, quel est le secret de la longévité du couple ?
Je sors d’une relation de 9 ans, c’est donc une question très intéressante à se poser à ce moment précis. Je dirais communiquer et tenir compte de chacun, être dans le partage et ne pas s’oublier. Être dans des sentiments sincères et réciproques, qui se construisent et se renforcent avec le temps. Avancer tous les deux en regardant dans la même direction, tout en préservant la liberté de chacun.