Noemi 27 ans, entrepreneuse parisienne
Dans quel type d’entreprenariat vous êtes-vous lancée ?
En création d’entreprise pour des vêtements de moto pour femmes, et peut-être pour les hommes aussi plus tard.
Vous êtes designer ?
Quand tu es entrepreneur tu fais quasiment tout ; je ne vais pas coudre mais c’est un statut où tu touches à tout. Je vais travailler avec des fabricants, pour l’instant je suis au stade où je contacte les fournisseurs mais je ne sais pas encore jusqu’où iront mes tâches.
Comment vous est venue cette idée et comment s’appelle votre marque ?
Gauvry Paris. C’est un nom familial. Je voulais un nom français et qui ne soit pas mon propre nom. L’idée m’est venue quand j’ai passé le permis 125 : j’ai trouvé que les vêtements de femmes étaient limités et je me suis dit qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Est-ce c’est un problème de distribution, ou n’y a-t-il pas assez de modèles pour femmes ?
Ce sont les modèles qui ne sont pas sympas ; les femmes ne sont pas satisfaites car elles ont une morphologie différente des hommes et jusqu’ici je pense que les marques ne travaillent pas assez pour elles. C’est un marché qui commence à évoluer, mais c’est assez limité pour l’instant.
A quel moment avez-vous décidé de vous lancer dans l’aventure ?
Comme ça se passait mal dans mon ancien travail, j’ai décidé de partir et je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose de différent, et que ce serait bien de lancer mon projet.
Que faisiez-vous avant de vous lancer ?
J’étais en fac de droit et je suis partie faire de l’immobilier. J’ai travaillé avec des patrons qui étaient complètement fous ! Dans la dernière agence où j’étais, qui faisait de la location saisonnière, ça s’est très mal passé.
Pour quelle raison ?
Je travaillais comme une dingue et mes heures supplémentaires n’ont pas été payées. On m’a fait des promesses qui n’ont pas été tenues.
Quels sont les points forts et les points faibles de votre business ?
Ca n’a pas encore abouti donc je ne peux pas vraiment le dire pour le moment.
Mais le point faible de l’entreprenariat, c’est que tu es seule et que c’est dur de se motiver et de ne pas trop déprimer quand tu as des réponses négatives ou encore zéro réponse.
Ce qui est positif c’est que ça t’oblige à te booster, à persévérer, tu apprends des choses et ça peut être valorisant au final.
Qu’est-ce qui est le plus difficile et le plus formateur durant la création de votre entreprise ?
Le plus difficile c’est la solitude. Moi je n’ai pas de parents pétés de fric qui claquent des doigts et qui font tout pour moi. Il faut que je me débrouille. Le risque c’est de ne pas savoir où tu vas et par où commencer, d’avoir plein d’idées et d’être déboussolée. Et puis c’est un micro marché. C’est compliqué, mais ça peut être une aventure géniale si ça aboutit.
Comment pensez-vous vous démarquer des concurrents ?
Je suis une femme et je pense pouvoir mieux comprendre les problématiques de celles qui vont porter mes vêtements.
Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite ouvrir sa boite ?
S’il est vraiment motivé, de ne rien lâcher, d’aller jusqu’au bout quitte à se ramasser, on en tire toujours du positif et on repart.
Quelles joies tirez-vous de vos démarches ?
Pour l’instant je suis au stade où c’est chiant, pour être honnête. Les fournisseurs sont méfiants et se disent que ce n’est peut être pas sérieux ! De plus, tu es entrepreneuse pour des fringues de moto pour des nanas et ils ne te prennent pas aux sérieux. Même tes potes et ta famille ont peur parce que eux-mêmes ne le lanceraient pas, et du coup ils te démotivent.
Pensez-vous que c’est votre travail qui doit être reconnu, ou vous ?
Le travail ; c’est un peu de l’ego si je dis moi, et ça revient au même : si ton travail est reconnu, ça veut dire que je travaille bien.
A quel moment de la journée vous sentez-vous le plus inspirée ?
Le soir, je suis plus inspirée, et j’ai des idées que je note ; mais je suis plus active le matin. Si j’attaque le matin, je peux travailler jusqu’a 10 heures d’affilée, mais si c’est à partir de l’après midi, je n’ai plus de motivation.
Que pensez-vous apporter de plus par rapport à vos concurrents ?
J’aimerais bien apporter quelque chose de nouveau, sinon ça ne marchera pas. J’aimerais aussi soutenir des organismes pour être utile à l’environnement. Certaines marques le font, une de plus ne serait pas de trop.
Si vous deviez changer quelque chose dans votre travail, qu’est-ce que ce serait ?
Avoir un associé de confiance avec qui partager mon projet, ce serait top.
Quel rôle jouent vos proches dans votre projet ?
Je n’ai pas de sœur, ma cousine, c’est ma soeur et ma meilleure amie ; elle est toujours là pour m’épauler. Je suis plutôt introvertie lorsque je suis sous pression, je ne me confie pas beaucoup, mais mes amis sont là pour me soutenir. La famille est plus mitigée.
Est ce que Noemi est une femme libre aujourd’hui ?
Pas encore !
Comment faites-vous pour vous évader ?
Cela peut paraître grotesque mais j’ai mon petit monde imaginaire à l’écart des injustices et des horreurs, qui m’aide à lâcher prise dans les pires moments.
Quel sont vos hobbies ?
J’aime bien le sport, la lecture, la danse, et les animaux, leur présence me calme instantanément. J’aime passer du temps avec les gens que j’aime et je ne suis pas trop soirée ni fêtarde… Un peu ennuyeuse !
Que pensez-vous de tous les réseaux sociaux ?
Tu parles de Facebook, Instagram et tous ces réseaux ? C’est bien pour garder contact avec tes potes du collège, lycée, de la fac, certains amis d’enfance ou de la famille. En dehors de ça c’est dangereux pour les jeunes et c’est du voyeurisme et du superficiel.
Que pensez-vous des sites de rencontre ?
Je suis contre, mais après c’est personnel : je ne juge pas les personnes qui le font mais je trouve ça juste dommage. Je ne suis pas comme ça, je ne peux pas comprendre… J’aime le charme de la rencontre hasardeuse, et ça casse l’imprévu qui est beau dans une rencontre. Je trouve ça moins sympa quand tu choisis des profils et des critères derrière un écran.
Qui est Noemi aujourd’hui ?
Une personne qui aimerait bien faire aboutir son projet.Depuis que je suis partie de mon ancienne boite, j’ai eu beaucoup de soucis. Je travaille sur moi et j’avance doucement.
Vous souvenez-vous de votre premier bisou ?
J’étais à la maternelle.
Quel souvenir en gardez-vous ?
J’avais l’impression d’avoir fait un French kiss, c’était fou ! Dans mes souvenirs, c’était comme des bisous d’adulte. C’était avec un certain Hugo.
Selon vous, quel est le secret de la longévité en couple ?
Ca dépend des couples : il n’y a pas de secret, on n’a pas tous les mêmes besoins… Peut-être la persévérance, la tolérance ; en même temps ce n’est pas normal de tolérer quelqu’un dans son couple ! La tolérance, c’est pour quelqu’un que tu ne connais pas… Il faut de la patience, sans doute aussi savoir prendre de la distance sur certaines choses ; ça permet de relativiser et de mieux avancer.