Pauline, 38 ans, artiste peintre
Pouvez-vous vous décrire en deux mots ?
Je suis une femme super active, ici, à Saint Aignan. A la campagne tout le monde me dit : « ça se voit que vous venez de Paris ! »
Qu’est-ce qui caractérise votre peinture ?
Je m’inspire beaucoup de la nature. Je me l’approprie pour en faire quelque chose de beau.
Cela veut dire que la nature n’est pas aussi belle ?
Si elle est très belle, justement.
Est-ce que votre objectif est de devenir une peintre reconnue ?
Oui, mais mon objectif est surtout que mon travail soit reconnu.
Vous n’avez pas peur du succès ?
Si j’ai très peur de cette machine qui détruit, broie des carrières et des vies
Vous sentez-vous investie d’une mission ?
Oui, faire le bien sur Terre et autour de moi.
À quel moment de la journée êtes-vous la plus créative ?
Je suis plutôt créative le soir. J’habite à Saint Aignan et il ne s’y passe pas grand-chose, tout est fermé très tôt le soir. Plutôt que d’être passive devant un écran de TV, je préfère faire quelque chose de mes mains. Cela me relaxe.
Vous écrivez aussi ?
Oui, j’ai écrit un livre dont le titre est Un Témoignage sur Dieu, un livre que j’ai terminé d’écrire l’été dernier.
De quoi parle votre livre ?
Il parle de ma vie et surtout des difficultés que j’ai vécues, surtout mes blessures d’enfance. C’est aussi une manière de transmettre Dieu dans nos vies.
Que représente pour vous le mot liberté ?
C’est la première chose que l’on souhaite : se sentir libre et faire ses propres choix. C’est un peu compliqué parfois : on peut se sentir libre, sans l’être vraiment.
Est-ce que vous vous sentez libre en ce moment ?
Oui, plutôt.
Êtes-vous militante ?
Oui. On vient de parler de liberté, j’aimerais que chaque personne dans le monde soit libre.
Il y a beaucoup de personnes dans le monde qui n’ont pas vraiment accès à la liberté, par exemple à la liberté financière, à la liberté de pouvoir se nourrir, à la liberté de ne pas être en guerre… toutes les libertés au sens propre du terme. Doit-on acquérir notre propre liberté ? Par rapport à nos actes et à notre façon de penser ?
À quel moment avez-vous su que vous aviez un don pour l’écriture et la peinture ?
Pour le dessin et la peinture c’est depuis petite, 5-6 ans. L’écriture est venue beaucoup plus tard, suite au décès de mon père. J’ai eu besoin écrire, au début j’ai cru que c’était une écriture thérapeutique, mais depuis je ne m’arrête plus d’écrire.
Depuis combien de temps écrivez-vous ?
Depuis 2 ans sans arrêt, et ça dure. Je dois encore relire mon livre et développer plus. J’ai encore beaucoup de choses à dire et à exprimer. Dans mon livre je m’exprime sur le thème de la liberté, du pouvoir, de la difficulté de la société à vivre, du stress du travail… ça parle beaucoup des problèmes actuels de la société.
Quelles sont, pour vous, les causes les plus importantes à défendre aujourd’hui ?
On a parlé de liberté, je pense c’est l’une des plus importantes. Quand je parle de liberté, je pense aussi à l’amour, et à l’humanisme qui se perd de plus en plus. Nous vivons dans un monde de plus en plus égoïste où chacun est seul.
Quel rôle jouent vos proches dans votre travail ?
Mes parents m’envoient des piques alors ça me motive encore plus ! Ça me donne envie de travailler encore plus.
Vous trouvez-vous à votre place dans la société d’aujourd’hui ?
Non, je n’ai pas encore trouvé ma place, je suis en devenir.
Quels sont vos modèles ou les personnes qui vous ont le plus influencée ?
Je suis croyante, je crois à la présence de Dieu sur les personnes.
Quel est le rôle de la musique dans votre vie ?
La musique est une forme d’expression et une force pour moi. Les musiques nous envoient beaucoup de message et c’est relaxant. Je ne peux pas concevoir mon art sans la musique. Quand je travaille, j’ai besoin de la musique pour libérer mes émotions.
Quel a était le premier album que vous avez acheté ?
Je ne m’en souviens pas bien, mais j’aime bien la chanteuse Zazie. Ses textes sont magnifiques. Le nom de l’album est « Made in Love ».
Quels sont vos projets à court terme ?
Terminer le chantier de ma maison, et terminer mes dessins et peintures pour une exposition qui aura lieu à Saint Aignan.
Si vous aviez été libre, sans contrainte de temps ni de santé ni d’argent, qu’auriez-vous fait ?
J’aurais fait le tour du monde.
Que pensez-vous de tous ces réseaux sociaux ?
Je pense que dans ces nouvelles technologies il y a du bien et il y a du mal. Le côté bien, c’est qu’on peut se mettre en relation avec les quatre coins du monde instantanément. Et le mauvais côté, c’est qu’on a accès à beaucoup d’informations sans maîtriser d’où elles viennent, et ça peut avoir beaucoup d’influence négative sur la société, provoquer ce manque de chaleur humaine comme prendre un café ou rencontrer quelqu’un spontanément, par exemple.
Que pensez-vous des sites rencontre ?
J’ai déjà testé, je n’y crois pas trop. Le problème des sites de rencontre, c’est qu’on se fait vite une image de quelqu’un sans l’avoir rencontré, du coup on a beaucoup de désillusions. Pour moi, rien ne vaut de rencontrer quelqu’un ou de laisser faire la vie. Passer trop de temps sur ces réseaux, c’est du temps perdu pour rien.
Quel est le secret de la longévité du couple ?
Laisser l’autre libre de faire ses choix – je ne parle pas de liberté sexuelle – et respecter l’autre comme il est. Être en accord avec l’autre sur ses choix. Et avoir des projets en commun, il y a pas de longévité sans projets en commun.
Quel souvenir gardez-vous la première fois que vous êtes tombée amoureuse ?
Un très bon souvenir, mon premier amour je ne l’oublierai pas.
Faut-il tout se dire dans un couple ?
Non, il y a des choses qu’il faut garder pour soi. Il faut avoir son jardin secret.
Quel a été votre ressenti lorsque vous avez touché votre premier salaire ?
Aucun, il n’était pas assez important ; c’était un petit job avec un petit salaire.
Quelle première fois vous a marquée ?
La première fois que j’ai fait l’amour. C’était une manière de dire au revoir à mon adolescence pour devenir la femme que je suis aujourd’hui.
Quel ressenti avez-vous eu lorsque vous avez quitté vos parents pour habiter seule pour la première fois ?
Une libération, une nouvelle vie. Je n’ai pas eu peur, j’étais très contente.
Quelles sont les choses à faire pour que vous trouviez votre place dans cette société ?
Construire une famille et avoir un bon travail.
Qui est Pauline aujourd’hui ?
Je suis une femme à la recherche de moi-même. J’essaie de mieux me connaître pour mieux agir. Je suis quelqu’un qui ne baisse pas les bras et quelqu’un qui aime la vie.
Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?
D’ici là, je pense que j’aurai fait un bon parcours, et je me vois heureuse et épanouie.