Raiany j’ai 27 ans je viens du Brésil de Rio de Janeiro
Que faites vous dans la vie ?
En ce moment c’est le Covid19, donc pas grand-chose parce que je suis dans le milieux sportif et les salles de sport sont toutes fermées. Malgré les distanciations et tout ce qui a été mis en place et on est contraint de ne plus travailler. Je me suis donc débrouillée pour travailler autrement.
J’ai fait du coaching individuel, je le fais aussi en extérieur mais là on arrive en hiver et autant vous dire que les gens sont beaucoup moins motivés. Mais juste avant, quand il y avait encore quelques rayons de soleil je partais courir, au bord de la Seine ou dans les parcs, c’est très sympa. Mais là maintenant c’est à domicile et ça fonctionne au ralenti.
Quel était votre rêve lorsque vous étiez enfant ?
J’ai eu pleins de rêves quand j’étais petite. Je suis assez directive alors j’avais pensé à faire policière, mais quand on voit comment ça se passe pour eux dans ce métier, eh bien finalement j’ai moins envie car si c’est pour se faire insulter à longueur de journée… Au moins, dans le sport ça se passe bien, même si parfois les gens m’insultent mais après ça fini bien et les clients sont contents et ont le sourire, donc je ne me fais pas taper dessus (rire). Dans le sport je peux donner des directives et on m’obéit. Je corrige, j’exige, je pousse les gens à dépasser les limites qu’ils se sont fixés dans leurs têtes et ça me plait beaucoup.
Pourquoi avoir choisi ces voies à savoir policière ou le domaine sportif qui sont deux métiers qui demande d’être directif et d’avoir le la discipline ? avez-vous eu des problèmes de disciplines ?
Effectivement, je n’ai jamais aimé l’école, tout ça ce n’était pas fait pour moi. Mais j’ai tenu bon parce qu’il le fallait car dans la société actuelle on est obligé d’avoir des diplômes, sinon on n’est pas considérés. Mais en soit, dès le collège je voulais arrêter tout de suite. Mes parents m’ont poussé, l’école m’a poussé à continuer alors j’ai eu mon Bac Pro.
Une fois obtenu, quand on a à peine 16/17 ans, on se dit qu’on n’est pas prêt à se lancer dans le grand bain. Donc je me suis dit qu’il fallait que je fasse quelque chose, alors j’ai fait un Bac+1 dans l’hôtellerie et ça s’est plutôt bien passé, mais je ne parlais pas anglais donc j’ai été freinée par la barrière de la langue.
Dans l’hôtellerie, si on veut travailler dans les hôtels, il faut forcément parler anglais. De ce fait, je me suis dis « Ne perds pas de temps ! » et je suis partie en Angleterre pour apprendre parce qu’en France on ne peut clairement pas apprendre l’anglais.
Je suis partie en Angleterre pendant 2 ans, et justement là-bas, j’ai fait une école de langue pour apprendre l’anglais, j’ai été diplômée du IELTS (International English Language Testing System ou système d’évaluation en langue anglaise internationale) qui est un diplôme international pour certifier le niveau d’anglais. Et une fois que je l’ai eu, j’ai commencé à travailler chez prêt-à-manger et c’était « Hello, eating or take away ? anything else ? Hello, eating or take away, anything else? Hello. C’était horrible ! (Rires)
Tous les jours l’après-midi, il y avait de très beaux garçons et de très belles femmes qui venaient avec la tenue de sport Fitness First. Je les trouvais trop classes et dynamiques avec leurs sourires et ça me donnait envie de les voir car ils arrivaient en aillant la banane constamment.
J’ai décidé de leur demander si je pouvais faire une séance d’essaie dans leur salle, et on m’a dit « Mais oui, bien sûr avec grand plaisir ! ». J’ai fait une séance d’essaie chez Fitness First, et j’ai adoré l’atmosphère ! Parce qu’il faut savoir que là-bas en Angleterre, la culture du sport est vraiment poussée, c’est-à-dire qu’ils font des flash mob sportifs en pleine rue, bref c’était vraiment une ambiance de folie.
Ensuite j’ai postulé pour travailler chez eux. Ni une ni deux, j’ai été embauchée et ce sont eux qui m’ont donné envie de faire ça parce que j’ai trouvé ça tellement bien que je me suis dit « C’est ça que je veux faire, je veux être coach ! ». C’était génial ! Moi j’aime l’ambiance, le contact, le sourire. Ce qui est bien dans le milieu sportif, c’est qu’il n’y a pas vraiment de hiérarchie. Peut-être qu’il y a un boss dans la salle, mais en tant que coach, ton client t’obéi à toi. Par conséquent, que tu sois un commercial, un vendeur, un chef d’entreprise, un autoentrepreneur, tous les milieux se mélangent et c’est à toi qu’ils obéissent, à toi le coach ! C’est ça qui me plaisait, le fait de ne pas ressentir cette hiérarchie qu’on va avoir dans l’hôtellerie ou dans un magasin où on doit rendre des comptes à sa patronne.
Là dans le sport, tu as un patron qui fait son boulot de son côté, et toi en tant que coach tu fais ton taf. Il n’est pas derrière toi à te dire ce que tu as à faire. C’est vraiment ce qui m’a plus, et aussi le contact avec le client.
Au départ tu n’étais là-bas que pour améliorer ton anglais pour l’hôtellerie, est-ce que c’est devenu de l’histoire ancienne ?
Actuellement, avec les conditions sanitaires, ce n’est plus possible de toute façon. Et si on fait abstraction de ça, ça fait maintenant à peu près 5 ans que j’ai obtenu mon diplôme, et ça fait au moins 7 ans que j’ai quitté le milieu de l’hôtellerie. Aujourd’hui, je n’en ai plus envie, mais je me dis que ça peut resservir un jour si j’ai besoin. Mais pour l’instant je ne suis plus du tout là dedans. Et puis quand j’y étais la hiérarchie ne me plaisait pas du tout. Je n’aimais pas du tout les directives qu’on me donnait, et la pression au travail c’est une chose que je n’aime vraiment pas.
Moi j’ai besoin de beaucoup de flexibilité, que les gens soient cool. D’ailleurs, je n’ai plus voulu devenir policière car il y a aussi une hiérarchie et il faut rendre des comptes sans arrêt et ça ne me plait pas.
Avez-vous un plan B au cas où le coaching ne vous plairait plus ?
En ce moment ce n’est pas facile, mais on va dire que j’ai plusieurs possibilités et je dois simplement regarder ce qui est réalisable et ce qui ne l’est pas. Le problème sera peut-être financier car ça peut être difficile d’ouvrir ma propre entreprise dans le milieu sportif, je n’ai pas encore les moyens pour le faire, ni pouvoir demander un prêt à la banque. Mais mon autre plan c’était de travailler dans l’immobilier en tant que négociatrice parce ça c’est un domaine où on est en contact avec les gens, on leur fait découvrir des biens, on les aide à trouver le bien qui leur correspond puis il y a l’appât du gain qui est intéressant. Si tu cartonne ça peut vraiment être un bon piston.
Comment vous vous êtes retrouvée à Paris ?
C’est vrai que le climat me manque, le carnaval et la joie de vivre des brésiliens me manquent énormément, je suis souvent nostalgique de mon pays d’origine. Mais maintenant ma vie est ici, je suis arrivée en France à l’âge de 6 ans et demi, et j’ai grandi ici toute ma vie. Pour l’instant mes projets sont en France, on verra si ça évoluera, je ne sais pas.
Que veut dire le mot liberté pour vous ?
Pour moi le mot liberté, ça signifie voyager. La liberté je la ressens quand je voyage et je la ressens je travaille et que je n’ai pas de hiérarchie au dessus de moi, ce sont les deux moments où je me sens libre.
En ce moment, politiquement on nous contraint à certaines choses. En ce moment, je ne suis pas libre car je suis fiancée (rires).
En ce qui concerne la liberté en France, je ne sais pas trop ce qui va se passer par la suite, mais ça devient craignos !
Vous sentez-vous libre dans votre tête ?
Moi je me sens libre à l’intérieur, mais je me sens angoissée par tout ce qui se passe. Parce qu’il faut trouver des solutions aux problèmes qu’on a en ce moment.
Ça représente quoi pour vous le coaching ?
Le coaching c’est le bien-être du corps, c’est se sentir bien et pour moi c’est important de se sentir bien. Faire du sport ça me permet d’être bien dans ma tête et dans mon corps et puis de transmettre ce bien-être. Il y a beaucoup de gens qui, avec la période que l’on vit, sont devenus dépressifs, qui sont enfermés chez eux ou qui ne sont pas bien. Ils ont besoin de quelqu’un comme moi pour les booster, les encourager, les motiver et leur montrer que, certes la situation est compliquée, mais il faut se ressourcer. Il faut qu’il y ait des gens comme moi pour leur donner envie.
Des amies ou certaines clientes qui ne sont pas bien me disent merci pour ce que j’ai fait. Ils sont à la demande de ça, ils recherchent ça. Avec le Covid19, on est tous enfermé chez soit, on ne sait pas quoi faire, on tourne en rond. Du coup, ils ont besoin de ça, ils ont besoin de quelqu’un pour leur dire qu’il y aura un après et que ça va les aider. Moi je me sens bien d’avoir ce rôle là parce que moi-même en le faisant je m’aide, c’est une thérapie mais qui fonctionne dans les deux sens parce que moi je leur donne mais eux me le rendent très bien. Ça me donne donc envie de continuer et de développer ça car on crée une relation de confiance, d’amitié, et moi ça me plait cet échange qu’on partage mutuellement.
Comment fait-on pour vous contacter sachant que vous ne pouvez plus travailler en salle ?
J’ai déjà mes relations parce que j’ai travaillé en salle de sport et en club, j’ai pas mal de contacts, j’ai des amis aussi. D’ailleurs, les amis c’est très important, ils sont toujours là, ils donnent de la force quand il y a besoin et on se soutient mutuellement. Donc mes amis savent comment me joindre, idem pour mes anciennes clientes, et il a aussi beaucoup de bouche à oreille, c’est comme ça que ça marche ! Dans Paris c’est beaucoup de bouche à oreille. Certes, j’ai un Instagram que je tiens plus ou moins à jour, je compte créer un profil un peu plus pro spécialement pour le coaching, mais à la sortie du Covid19. J’attends la sortie de la crise sanitaire pour le mettre en place et le développer à fond.
Pur conclure, ça m’intéresserait de faire quelque chose de professionnel après le Covid19, mais pour l’instant j’ai mes relations, je n’ai donc pas besoin de faire plus de communication que ça. Au vu de la situation, deux ou trois personnes dans la journée ça me suffit largement.
Avez-vous une fibre artistique dans un ou plusieurs domaines ?
J’ai la chance, quand je suis arrivée en France, d’avoir été inscrite par mes parents dans un cours d’art dans lequel je faisais de la peinture, de la sculpture et du théâtre. Moi je suis passionnée par ça ! A côté du sport, je fais beaucoup de peintures, de dessins.
Le théâtre, j’ai aimé faire ça, j’ai fait des pièces de théâtre, mais malheureusement, je n’ai pas pu continuer car il faut forcément faire des choix quand on a le boulots, les sorties, les amis, etc., on ne peut pas tout combiner. Donc j’ai dû faire des choix et j’ai choisi de garder la sculpture, la peinture et le dessin en plus du sport. C’est ça ma fibre artistique.
J’ai fait un Bac Pro dans la mode et le prêt-à-porter, de ce fait, j’ai fait pas mal de dessin à ce moment-là et j’ai appris la couture donc la couture est aussi un passe-temps pour moi. Parfois je me mets à fabriquer des choses, des vêtements que je ne porterais jamais d’ailleurs, ce sont juste des prototypes. Je fais ça pour me déguiser, je les porte une fois, je me prends en photo, je m’amuse et voilà !
N’avez-vous jamais pensé à créer votre propre marque ?
Si, j’y ai déjà pensé pour le sport, surtout que par rapport aux personnes qui ont mon gabarit parce qu’il n’y a pas tant de choses qui nous vont. Je suis petite de taille et soit c’est trop long, soit ça ne tombe pas exactement bien, donc je sais qu’il y aurait peut-être quelque chose à faire, mais pas pour l’instant.
Comment définissez-vous votre style de coaching ? Quel est le message que vous souhaitez faire passer à votre clientèle ?
Déjà le message c’est d’apprendre à s’aimer et à s’accepter parce que la société d’aujourd’hui veut que nous soyons parfaits en quelque sorte. Et on a tous les mêmes modèles comme Kim Kardashian & compagnie. On dirait toutes les mêmes, ce sont des copies conformes, des « copier/coller », c’est nul ! Et elles font toutes la même chose, donc moi souvent je parle en vidéo à mes clients et je leur dis que c’est normal d’avoir des petites rondeurs et de ne pas être parfaite et qu’il faut s’accepter.
J’essaie de véhiculer un message où l’on s’apprécie comme on est. Et puis d’ailleurs, les morphologies sont différentes donc on ne peut pas être conforme à ce que l’on veut nous inventer et nous imposer.
Justement moi je vais à l’encontre de ça et c’est pour cela que j’ai mes amis(es) depuis des années, parce qu’ils voient bien que j’ai beau être dans ce sport je ne suis pas rentrée dans le moule du « il faut être parfait » et dire aux gens qu’ils sont nuls s’ils ne sont pas parfaits.
J’ai toujours gardé de bonnes relations avec les employeurs, mes anciens clients. Comme j’ai déjà déménagé plusieurs fois, c’est pour cette raison que j’ai dû arrêter dans certaines régions, mais à chaque fois que je partais c’était le déchirement, ils étaient très contents de mon travail et ça fait plaisir parce qu’il y avait une vraie reconnaissance. Avec les clients, se sont plutôt des messages du type « on se revoit à l’occasion pour prendre un verre ensemble » … Je garde cette relation qui n’est pas business, on crée vraiment une relation avec les personnes que j’ai coaché, que j’ai suivi, que j’ai conseillé, et que je continue toujours de conseiller via les réseaux sociaux. Quand on me pose des questions, c’est avec plaisir que j’y réponds.
Vos parents vous ont-ils influencé sur votre choix de métier ?
Non mais mes parents m’ont toujours soutenue dans tout ce que je voulais entreprendre parce qu’ils sentaient bien que j’était une pile électrique et que j’ai toujours besoin de bouger, de faire ou d’apprendre quelque chose. J’aime apprendre, j’aime me renseigner, me cultiver, ça me plait et ça c’est grâce à eux. Ils m’ont influencé dans ce sens là, c’est-à-dire avoir de l’intérêt pour tout.
Mes parents m’ont emmené voir pleins d’expositions, on a beaucoup voyagé, j’ai visité pleins de musées. Voilà, mes parents m’ont poussé à la culture, musicale, culinaire, ils m’ont intéressé à tout.
A chaque fois que je disais que je voulais faire quelque chose, ils me disaient « C’est génial ! Fonce, fais une formation ou une école, n’hésite pas à aller jusqu’au bout de ton projet et tu verras bien où ça va aboutir ».
Pour ce qui est de la mode, là j’étais un peu contrainte parce que je n’aimais pas du tout l’école, j’étais clairement nulle et c’est l’école qui m’a poussé, ils se sont dis « Bon celle-là, vite on la met en Bac Pro ! ». Et en Bac Pro, quand on a vu que j’étais manuelle, que j’aimais la peinture, on mise en Bac Pro Mode. J’ai fait mon Bac Pro Mode, j’ai même eu mon diplôme mais ça ne me plaisait pas alors après je me suis tournée vers l’hôtellerie, je me suis un peu cherchée. Mais avec le sport, ça m’a fait « Eurêka, j’ai trouvé ! » et je me suis mise à fond dedans et c’est pour ça que ça fait plus de 5 ans que je suis dans le milieu sportif.
Dans le milieu sportif, a-t on besoin de créativité ?
Eh bien, il faut toujours être créatif pour les exercices, sinon les gens se lassent. Si on fait faire tout le temps la même chose, les gens ne restent pas. Ils se disent que si c’est pour faire ça, ils peuvent le faire eux-mêmes chez eux, ils n’auraient pas besoin de moi ! Alors oui, il faut être créatif et à l’écoute, il faut avoir la tchatche, il faut aussi être un peu psychologue parce que les gens se confient, se livrent, il faut être là pour les écouter, les aider, et en même temps, il faut savoir dire stop pour commencer la séance de sport, et il faut toujours se renouveler.
Il faut aller chercher des nouvelles méthodes, parce que le sport ça évolue énormément, il y a pleins de nouveautés. Par exemple en ce moment, c’est la mode de l’électrostimulation. Mais tout ça évolue constamment alors il faut se tenir informée, savoir si c’est bon ou mauvais, savoir pour quoi ce n’est bon et pour quoi ce n’est pas bon.
Les clients me posent parfois des questions sur des domaines que je ne connais absolument pas, je suis obligée de me renseigner pour leur répondre.
Y a-t-il des pièges à éviter dans ce milieu ?
Oui, pour moi le piège à éviter c’est de ne pas trop s’immiscer dans la vie des gens. Il faut garder, pour être professionnel, une certaine part de distance. Parce qu’à partir du moment où on devient trop proche, on perd un peu le côté pro qui pour moi doit rester. Il ne faut pas trop mélanger la vie intime et la vie professionnelle. Par ailleurs, c’est avec grand plaisir que j’ai déjà fait des restaurants avec des clients mais pas trop régulièrement, il ne faut pas que ça devienne une habitude, enfin c’est mon point de vue.
Comment vous avez fait avec votre vie privée et votre vie professionnelle ?
Pour concilier ma vie professionnelle et ma vie privée ? Le boulot ça se passe quand je suis à la salle, je coache mes clients. Quand je les vois en dehors du boulot, on prévoit une séance dans un parc. Ce n’est pas du tout une difficulté pour moi de concilier les deux. Mes amis d’avant le sport, ça a toujours été mes amis donc il n’y a pas de soucis.
Que feriez-vous si le coaching était interdit ? Comment avez-vous vécu le confinement d’ailleurs ?
Ah, on trouve toujours des solutions. Pour le coaching ça va, ils savent très bien que les gens qui ont besoin de travailler continueront à travailler. Ce n’est pas ça qui va nous arrêter tant qu’on a du matériel et de la bonne volonté tout est possible ! Il faut bien se débrouiller par tous les moyens, donc bon !
Que pensez-vous des réseaux sociaux ? Nous en parlions tout à l’heure…
Bon je ne suis pas trop à jour là-dessus pour plusieurs raisons :
La première est que ça prend énormément de temps si on veut être à fond dedans et moi je préfère m’investir plus avec mes clients que sur des réseaux sociaux.
La deuxième raison est que l’on voit toujours la même chose, les fit girls et compagnies, et ça, ça ne m’intéresse pas en fait ! Parce que je sais que juste avec mon corps, les clients se projettent en le voyant et que ça leur donne envie.
Le problème des réseaux sociaux, c’est que les personnes se montrent plus qu’autre chose, ce n’est que du « m’as-tu vu » « Je suis trop bonne, je suis trop parfaite », « Grosses fesses, gros seins » donc voilà, et encore une fois, cela ne m’intéresse pas.
Je préfère développer quelque chose dans le bien-être, donner à mes clients l’envie de faire des exercices et de les faire avec les clients plutôt que de ne les faire que sur moi-même avec un gros plan sur mes fesses. Ça ne m’intéresse pas du tout, ce n’est pas ça que je veux amener !
Troisième chose, ce sont les gens sur Instagram avec qui ça ne sera jamais pour du coaching sérieux. C’est toujours soit des dragueurs, soit des gens qui veulent tester une fois, ou avoir des cours gratuitement. Finalement, les vrais clients ne se trouvent pas sur les réseaux sociaux. Tu les rencontres en salle, ils paient leur abonnement et ils ont envie d’un coach pour les suivre régulièrement, ou bien ce sont des personnes âgées. Ce sont ceux-là qui m’intéressent, qui eux vont être reconnaissants et que tu vas garder sur la longueur.
Les réseaux sociaux ça ne m’apporte rien de tout ça. C’est un constat personnel, je n’ai rien vu de positif en sortir.
Combien coûte une séance de coaching individuelle ?
C’est 50 euros les 45min plus le stretching, en général ça fait 1 heure. Mais le prix peut évoluer, d’ailleurs il évoluera parce que plus on a de l’expérience, plus on augmente les tarifs. Et le prix change aussi parce que l’on propose des packs coaching. Mais lorsqu’on souhaite être qualitatif, on est obligé de faire 50 euros au minimum.
Le problème avec les réseaux sociaux, c’est que les gens bradent tous leurs prix.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué à votre arrivée en France ?
Ce qui m’a le plus marqué c’était le climat, il faisait vraiment très froid et moi je venais à peine de débarquer du Brésil. Je suis arrivée le 11 décembre 1999, à Paris il neigeait, et je n’avais jamais vu de la neige de ma vie. C’est ça qui m’a vraiment marqué quand j’ai débarqué en France, c’était le grand froid pour moi.
Comment faites-vous pour vous évader ?
Pour m’évader, j’ai pleins de solutions (rire) : j’écoute de la musique, je fais du sport forcément et aussi beaucoup de rollers dans Paris. Mais étant donné que le périmètre de déplacement s’agrandi, on a le droit à 20 km, j’adore faire du roller au bord de la Seine ou sur les pistes cyclables. J’en fais très régulièrement, comme j’aime l’adrénaline je vais très vite, je fonce, c’est moi qu’on voit dans Paris faire du roller partout. J’en fais à peu près depuis que je suis arrivée en France. Je n’ai pas un niveau de folie, mais justement je fais ça pour m’évader quand j’ai besoin d’être seule. Je prends mes écouteurs, je prends mes rollers et je m’en vais dans Paris. Je n’ai jamais d’itinéraire précis mais ça me permet de m’évader, me balader et découvrir de nouveaux quartiers, ça j’adore !
Quel est le rôle de la musique dans votre vie ?
La musique m’apporte de la joie, de la tristesse, de la mélancolie en fonction de ce que j’écoute. Si j’entends des musiques qui viennent du Brésil, je suis très nostalgique. Si j’écoute des musiques de jazz, ça me rappelle mes parents. Il y a les musiques actuelles, de soirée, tout ça contribue à m’évader.
Quel ressenti avez-vous eu la première fois que vous avez habitée seule ?
C’était assez compliqué parce que je me suis retrouvée en Angleterre, j’avais environ 20 ans et je partais pour apprendre la langue. J’étais dans une résidence étudiante dans une single room (chambre simple), comme je suis fille unique donc je n’aime pas partager (rire) du coup je n’ai pas pris une twin room (chambre double) exprès parce que j’avais envie de garder mon indépendance. En revanche, c’était dur parce que je n’avais pas mes parents, ni mes amis mais heureusement qu’il y avait Skype. Ça m’a beaucoup aidé à ce moment précis car je me sentais un peu moins seule, mais ça a été une expérience. A un moment il faut savoir se lancer dans la vie et je trouve qu’à 20 ans c’était le bon âge.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez coaché vos premiers clients ?
Pour moi c’était pas mal d’hésitation parce que j’aime faire les choses correctement. Je n’aime pas ne pas savoir, ou ne pas avoir la réponse à une question qu’on m’a posée. J’ai besoin d’avoir confiance en moi, confiance en ce que je dis et être sûre de ce que je dis. En gros, j’ai besoin d’être sûre de ce que je fais.
Au début j’étais très hésitante sur les postures, je ne savais pas forcément expliquer pourquoi il fallait faire tel ou tel mouvement, donc je me suis renseignée, j’ai appris. C’est comme ça que ça s’est passé pour moi.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez perçu votre premier salaire ?
J’étais contente et fière de moi, c’était en Angleterre. C’était génial parce que j’étais payée à la semaine et ça m’a permis de gérer mon argent étant donné que je voulais économiser. En France c’est impossible au mois parce que dès qu’on reçoit son salaire on a envie de le dépenser et à la fin du mois on se retrouve à manger des cailloux pour ne pas être à découvert.
En étant payée à la semaine en Angleterre je pouvais plus facilement gérer mon argent et il me restait toujours des économies du coup j’ai même pu revenir en France avec un petit pécule.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous êtes tombées amoureuses ?
La première fois que je suis tombée amoureuse c’était le coup de foudre absolu ! Ce n’était pas un garçon bien, c’était un bad boy, j’ai été attirée comme un aimant par un bad boy. C’était une relation chaotique. Comme de l’amour à la haine il n’y a qu’un pas, quand tout allait bien c’était le love to love, mais dès qu’il y avait des disputes c’était très violent et c’est pour cela que j’ai dû le quitter. Un jour il a levé la main sur moi et ça je n’accepte pas. Il l’avait déjà fait à la maison et en public, mais le jour où il l’a fait devant mes parents là j’ai dit « c’est fini ! ».
Voilà pourquoi je l’ai quitté, en plus c’était un cambrioleur et il ne m’aurait apporté, sur du long terme, que des problèmes. Par conséquent, je crois que j’ai bien fait de le quitter.
Aujourd’hui je suis très amoureuse de mon chéri (rire).
Pour vous, quel est le secret de longévité d’un couple ?
Il y a la communication, c’est hyper important. Dans un couple il faut communiquer, il faut accepter l’autre tel qu’il est. Parce qu’on ne peut pas se dire « je suis avec quelqu’un mais je vais changer ceci et cela », ça ne fonctionne pas. Il faut se trouver des points communs et s’y rattacher car c’est ce qui nous relie au départ et continuer à les développer ensemble.
Il faut aussi se trouver des centres d’intérêts en commun et toujours chercher à faire plaisir à l’autre. Par exemple, là mon conjoint est en déplacement pour le travail, et quand il va revenir je vais lui faire des bons petits plats, je vais être aux petits soins pour qu’il ait toujours envie de rentrer à la maison après le boulot, pour qu’il soit de bonne humeur. J’ai des attentions envers lui et lui bien entendu il en a envers moi comme des petites invitations au restaurant, un spa. C’est chacun à sa façon mais c’est ça le secret pour moi.
Je le vois avec mes parents qui se sont rencontrés à l’âge de 18 ans et qui sont encore ensemble, il ne se sont jamais séparés. Et ça c’est un très bel exemple pour moi. Et ses parents à lui aussi son ensemble depuis des années et des années. Nous avons tous les deux l’exemple de nos parents et nous souhaitons vivre cet amour éternel. Nous savons que si nous avons le moindre souci, nos parents des deux côtés seront présents, ils nous conseilleront au mieux par rapport à leur propre expérience.
On se sent prêts et le secret c’est aussi qu’il faut que cette envie soit réciproque parce que si ce n’est pas le cas, ça ne fonctionnera pas.
Malheureusement, de nos jours, pleins de couples se séparent pour un oui ou pour un non, parce jeune ils ont eu l’exemple de leurs parents qui ont divorcé. Et dès qu’il y aura une difficulté, au lieu d’apprendre à la surmonter à deux, ils vont aller au plus simple. Je pense qu’il faut avoir l’envie, le respect et la communication, c’est un tout.
Allez-vous au musée ?
J’adore les musées, j’aime beaucoup Henri Matisse qui a peint Les danseuses, parce que mon père est écrivain et professeur d’histoire de l’art et il a écrit un livre sur Henri Matisse intitulé La pensée Matisse et moi j’adore les artistes peintres. Mes parents sont assez intellectuels et ils ont des amis artistes, en fait, j’ai toujours baigné dans ce milieu là. Je m’y intéresse, ça fait partie de la culture générale que m’ont toujours inculquée mes parents et l’art en fait partie.
En ce moment il y a une exposition de Matisse à Beaubourg, mais j’attends mon chéri pour y aller. On se cultive ensemble, il n’est pas passionné mais ça l’intéresse.
Connaissez-vous le musée de l’armée aux Invalides et l’avez-vous déjà visité ?
Je le connais de nom mais je ne l’ai jamais visité.
Les jeunes vont peu au musée, que pensez-vous qu’il faudrait faire pour les pousser à fréquenter plus régulièrement ?
Je pense que ça vient de l’éducation. Ce sont mes parents qui me l’ont inculqué. En ce qui concerne les écoles, elles nous poussent à aller au musée parce que dans toutes les écoles que j’ai faites nous sommes allés au musée. Par la suite, c’est aux jeunes d’avoir l’envie d’y aller. Nous on y va entre amis et c’est génial on rigole. On a même fraudé de temps en temps en disant qu’on avait 18 ans et comme ça on a pu rentrer gratuitement (rire).
Bref, c’est aux jeunes d’avoir envie aussi, on ne peut pas les forcer. On ne peut pas forcer les gens. S’ils n’ont pas envie, ils n’ont pas envie ! Ils s’intéressent à d’autres choses mais ensuite ils évoluent et un jour ils se diront que c’est dommage et qu’ils auraient dû en profiter quand ils étaient plus jeunes. Et peut-être qu’ils iront plus tard mais on ne peut pas forcer les gens.
Je trouve qu’il y a pas mal de communication au sujet des musées comme par exemple le musée de l’illusion et ça intéresse pas mal les jeunes. C’est vivant, c’est rigolo, on peut faire des photos. Il est vrai qu’il y a pleins de choses à voir. Les musées, on en parle aux infos, mais pas trop sur les réseaux sociaux qui ne nous dicte pas de nous intéresser à la culture.
Quels sont vos projets à court terme ?
Sur le court terme, j’aimerais pouvoir réussir à sortir du confinement pour me développer plus dans le coaching. J’ai pas mal de projets en ce moment, je suis fiancée, on a prévu de se marier en août et il faut organiser le mariage. Je pense boulot, parce que je ne peux pas rester sans travail car il va falloir financer le mariage donc il me faut un travail stable.
Quels sont vos projets sur le long terme ?
Sur du long terme, je souhaiterais être auto-entrepreneuse et créer ma propre structure. Je ne sais pas comment ça va se passer, je ne sais pas si je ferais ça en France mais je veux être auto-entrepreneuse.
Quel est le pays qui vous ressemble plus ?
Après le Brésil ? Parce que je crois que le Brésil me ressemble beaucoup ! Le Brésil c’est la fête, ce sont les corps de rêves, les plages, c’est le soleil, la joie de vivre, la musique, le sport. Ça regroupe tout ce que j’aime. Donc le Brésil me ressemble beaucoup, il me ressemble même à 100%.
Vous sentez-vous investie d’une mission ?
Dans le sport oui, parce que grâce à moi, les gens récupèrent la confiance en eux, donc pour moi c’est cela qui est important. Ce sont des gens qui ne se sentent pas bien dans leur peau et je veux leur montrer qu’ils sont très beau car chacun a sa beauté, tout le monde est bien il ne faut pas se sous-estimer. Et c’est ça le problème car avec les réseaux sociaux, ils nous poussent à nous faire croire que l’on n’est pas beaux comme on est. Toute personne est très belle telle qu’elle est, et on est tous beaux avec nos petites imperfections, et le fait de s’accepter est primordial pour moi.
Qui est Raiany aujourd’hui ?
Aujourd’hui Raiany est une jeune femme pleine d’ambitions qui a envie d’aller loin et qui se donnera les moyens d’y arriver parce que je ne m’avoue pas vaincue facilement.
Êtes-vous une militante ?
Non, je ne milite pour rien. Je suis quand même pour droit des femmes. Je suis contre la nouvelle loi qui nous empêcherait de filmer un policier et là je n’avais qu’une envie, c’était d’aller manifester ! Mais comme suis un peu peureuse et que j’ai eu peur que ça parte en cacahuète, je n’y suis pas allée. Mais dans ma tête j’y étais, je suis absolument contre ! Idem pour la destruction de l’Amazonie, sur la maltraitance des animaux et les abattoirs.
Evidemment après si on fait un sondage j’y répondrais, mais me déplacer pour ces choses-là, j’avoue que je ne le fais pas spécialement. Cependant, je fais attention à mon échelle, attention à ce que je consomme, attention pour la planète, etc. Donc si tout le monde fait attention à sa petite échelle ça peut donner quelque chose de grand.
Je fais à ma façon et j’essaie de faire au mieux, bien sûr je ne suis pas parfaite mais j’essaie de m’investir, de recycler, de trier, de prendre des douches plutôt que des bains. Conclusion, à son niveau, tout le monde est capable de faire quelque chose. Je le fais à mon échelle et ça s’arrête là.
Merci Raiany…