Quel est votre parcours ?
Je suis Française d’origine Ivoirienne, je suis Assistante de Production.
Quels étaient vos objectifs quand vous étiez jeune ?
Travailler dans le milieu de la mode comme styliste, ou devenir peintre ; j’aime faire des portraits et des paysages.
Quelles sont vos ambitions ?
Réaliser mes croquis de mode et les montrer au monde entier ; ou sinon, être animatrice de radio ou animer un show pour les femmes comme Oprah Winfrey.
Quel est le rôle de vos proches dans votre vie ?
Je suis une femme indépendante, je me suis toujours débrouillée toute seule.
Que veut dire le mot liberté pour vous ?
Penser comme on veut, faire ce qu’on veut, ne pas avoir de contraintes.
Vous sentez-vous libre aujourd’hui ?
Oui, je suis une femme indépendante, je ne m’interdis rien. J’ai ma liberté de penser et d’agir.
Il faut être libre pour survivre dans ce monde. Je me sens libre parce que j’ai fait des choix qui me permettent de l’être ; j’ai la liberté de faire ce que je veux.
Qui est Falla aujourd’hui ?
C’est une femme combattante, une guerrière, très têtue et capricieuse, pas une suiveuse.
Mais plutôt une femme très gentille et très ouverte d’esprit.
Vous sentez-vous concernée par l’actualité ?
Oui, mais malheureusement il y a quelque chose que je n’aime pas, c’est que l’actualité qui marque c’est celle qui passe à la télé, qu’on ne choisit pas. Moi, j’aime chercher par moi-même les bonnes infos. La télé et la radio nous imposent leurs informations, ils ne nous parlent que de l’insécurité liée aux attentats et au terrorisme ; certains médias jouent avec la faiblesse des gens en nous faisant peur, et divisent la population en nous faisant croire que les autres sont dangereux.
Le sujet qui me m’agace vraiment en ce moment, c’est l’esclavage : on n’en parle que maintenant parce que les médias se sont emparés du sujet, alors que ça fait 15, 20 ou 30 ans qu’il y a des esclaves partout. Et aujourd’hui les gens font comme s’ils ne savaient pas et comme s’ils étaient révoltés, simplement parce que les médias en parlent. C’est vraiment un truc qui me tue !
La cause Black, c’est important pour vous ?
Oui, la cause des Blacks c’est quelque chose qui m’a toujours touchée, c’est très important pour moi : comment la communauté Black doit-elle faire pour évoluer ici en France ? Il faut changer nos mentalités. Il ne faut pas compter sur les hommes politiques pour faire quoi que ce soit pour nous.
Avez-vous participé aux manifestations contre l’esclavage ?
Moi non, je ne suis pas partie manifester. Ce que je dis aux gens qui ont participé aux manifestations, c’est que ça ne suffit pas. C’est un peu méchant, mais pour beaucoup ils font leur B.A. en manifestant, mais une fois fini de manifester, ils continuent leur vie normalement.
En même temps si personne ne fait rien ici, les esclaves en prison là-bas vont souffrir plus, non ?
Moi ce que je dis, c’est que dans la vie c’est comme pour tout : si tu commences quelque chose il faut le terminer, c’est pas en allant manifester un après-midi que tu as fait une bonne action. La bonne action, c’est de continuer ce combat au quotidien, en défendant les frères Blacks dans la vie de tous les jours. La plupart des gens qui ont manifesté, quand ils voient un frère Black, ils ne vont pas vouloir qu’il évolue, ils vont toujours avoir cette mentalité de jalousie et vont faire les même conneries. Ce combat-là, il faut le faire au quotidien, en manifestant mais surtout derrière, en faisant des choses pour faire avancer la cause Black.
Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
J’ai encore du mal avec Facebook, je n’y vais jamais ; j’ai besoin de voir les personnes en vrai, je ne veux pas d’amis virtuels. Il y a tous type d’information et ça devient de plus en plus du voyeurisme. Les gens se créent une vie virtuelle sans sortir de chez eux, rien qu’en se photographiant à tout moment de la journée, de leur cuisine à leur salon, de leur chambre à leur salle de bain, sur leur balcon… et en ajoutant des filtres sur leurs photos. Tu as l’impression que la personne est à New-York, à L.A., en Californie… Partager sa bouffe ou sa maison au quotidien avec le monde entier, ça fait perdre tout le charme de la vie.
Pensez-vous que c’est une bonne évolution ?
Oui, parce qu’on découvre pas mal de choses sur internet, qui est devenu le meilleur outil pour ceux qui se lancent aujourd’hui dans le milieu artistique : les musiciens, les peintres, les scénaristes de pub ou de court métrage, etc. Avant, en tant qu’artiste c’était compliqué si tu ne connaissais personne dans le milieu. Aujourd’hui, tu peux percer plus facilement, même sans talent. Avec internet tout le monde a sa chance, il suffit juste d’avoir une idée et de persister, et le temps fera le reste. Il suffit vraiment d’une idée innovante que les internautes adoptent, et c’est parti ! Même si tu n’es pas talentueux ou si tu n’as pas le physique adéquat.
L’autre bon coté, c’est que tu peux partager tes coups de gueule, tes avis divers. On arrive à une époque où on ne peut pas cacher très longtemps les vraies infos : les secrets d’Etats et des hommes politiques, que certains médias complices nous cachent, sont divulgués grâce à internet. Leurs mensonges ne durent pas… Le mauvais côté, c’est qu’on devient des voyeurs. Par exemple, tu te sépares de quelqu’un, et il va créer un nouveau compte Facebook pour continuer à te suivre — et peut-être te faire du mal.
Que pensez-vous des sites de rencontre ?
Je pense que ça gâche la magie de la spontanéité. Un exemple : au lieu de se voir, on passe des heures au téléphone ; au lieu de s’écrire des carte postales, on se Tweete, on se Snape… ça sépare et éloigne beaucoup plus. Les site de rencontre, ce sont des divertissements, il ne faut pas les prendre au sérieux. Je pense qu’on a une chance sur 200 de trouver quelqu’un de bien.
Sinon la plus part du temps ce sont des gens qui veulent s’amuser ou qui cherchent des plans d’un soir. Moi je reste à l’ancienne, je préfère donner mon numéro à quelqu’un dans la rue avec qui j’ai échangé quelques mots, et le voir en vrai, plutôt que quelqu’un qui est derrière son écran qui m’inspire plus de méfiance.
Vous souvenez-vous de votre premier bisou ?
Oui c’était dégueulasse, il n’y avait pas de magie.
Comment faut-il faire pour vous séduire ?
S’intéresser à moi.
Quel est le secret de la longévité en couple ?
La complicité, le respect.
Si vous aviez une baguette magique que changeriez vous dans le monde ?
La méchanceté et l’hypocrisie.