Camille 24 ans
Quel est votre parcours, d’où venez-vous, quel âge avez-vous ?
J’ai 24 ans, je suis née et j’ai grandi au Cameroun à Douala, J’ai vécu là-bas pendant 17 ans. Je pense que ça va faire 8 ans que je suis arrivée en France, en 2013 si je ne me trompe pas. J’ai fait ma Première et ma Terminale à Rouen, puis j’ai fait une classe préparatoire, après une école de commerce au Havre et puis je suis venue m’installée à Paris pour 2 ans.
Pourquoi des études de commerce ?
Par hasard. Parce qu’au début je voulais faire de la compta. Mais j’ai fait une prépa parce que j’ai fait une STMG qui était dévalorisée, et qui est encore dévalorisée par les professeurs et les camarades. Du coup, je voulais un peu améliorer mon CV alors j’ai fait des cours préparatoires, et la suite logique c’était l’école de commerce.
Quel genre d’enfant était Camille ?
Calme, réservée. Enfant je voulais être hôtesse de l’air (rire), mais comme dans mon parcours scolaire, on ne m’en a pas parlé. Même si je savais à peu près ce que je devais faire, je me suis finalement dit que ça allait être compliqué vu mon niveau en langues. Il y avait aussi beaucoup d’étudiants qui voulaient travailler dans le tourisme et je ne voulais pas avoir trop de concurrence et c’est un secteur dans lequel il y a énormément de concurrence.
Du coup maintenant j’ai mon Master 2 école de commerce et j’ai travaillé 2 ans an en alternance chez BNP Paribas en banque, et là je fais une coupure d’un an.
Quels sont vos projets à court terme à la suite de votre congé sabbatique ?
Reprendre mes études pour pouvoir me spécialiser dans tout ce qui est transformation digitale. Pourquoi ? parce que c’est d’actualité. J’aimerais bien accompagner les entreprises dans ce changement avec tous les outils qui sont à leurs dispositions pour permettre aux collaborateurs de travailler ensemble. Il y a pas mal de choses, et je vais devoir choisir une branche durant cette année de formation.
Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous diriger vers ces études ?
J’ai eu envie de faire ça car lorsque que j’ai intégré BNP Paribas, ils étaient en pleine transformation digitale de 2018 à 2020. Ça leur a permis de rendre les clients plus autonomes, d’alléger la charge du personnel, etc.
J’ai constaté la complicité d’un t’elle changement. Notamment avec l’acceptation des collaborateurs au changement et la mise en place des outils pas toujours adéquats ou incompris des salariés.
Cette nouvelle branche fait elle perdre du personnel physique pour le remplacer par le digital justement ?
C’est vrai, d’ailleurs j’en parle souvent avec ma petite sœur qui est en école d’ingénieur. Ils créent des robots pour nous remplacer demain, des logiciels comptables. Mais pour moi maintenant c’est un fait, soit tu l’acceptes, soit tu feras partie des personnes qui seront perdantes. Moi je veux faire partie des gens qui vont accepter ce changement et l’accompagner le mieux possible.
Par exemple, certain poste dans le seceteur bancaire vont disparaitre ou seront fortement réduite avec l’automatisation des taches comme le poste de conseiller bancaire.
Une fois vos études terminées, vous voyez-vous travailler pour quelqu’un ou devenir votre propre patron ?
J’espère dans un premier temps travailler pour quelqu’un d’autre. Je souhaite aussi travailler dans un grand groupe pour pouvoir faire des vie, ou pouvoir m’expatrier à l’étrangers. C’est ça mon objectif. A plus long terme, je souhaiterais retourner en Afrique. J’espère, si j’arrive à faire cette formation, développer aussi l’IT (Information Technology, ou Technologie de l’information) et tout ce qui concerne l’information, en Afrique pour accompagner à mon tour les entreprises africaines à se digitaliser car elles sont en retard. La compta se fait encore à la main, ils n’ont pas de tableau de bord et en cas d’erreur de compte, c’est une perte de temps assurée !
Vos parents vous ont-ils influencé dans le choix de vos études ?
Non, c’est vraiment moi, avec l’analyse que j’ai faite de l’environnement, l’expérience que j’ai eu chez BNP, j’ai aussi discuté avec des gens qui sont dans ce domaine… C’est ce qui m’a conduit dans ce milieu.
Que représente le mot liberté pour vous ?
La liberté c’est vraiment de faire ce que l’on veut dans la limite du respect des autres.
Vous sentez-vous libre ?
Oui, je peux me déplacer (rire).
Que faites-vous pour vous évader ?
J’aime voyager, découvrir des nouveaux pays.
Est-ce que vous voyagez souvent ?
Oui j’essaie de faire un voyage chaque été, et les week-ends également. Avant je m’étais donné comme objectif de faire tous les monuments de Paris, mais je n’ai pas réussi car il y en a beaucoup. Par la suite, quand je suis arrivée dans la vie active, j’avais envie de faire toutes les plus belles villes de France.
Je voyage pour l’histoire du pays car j’aime tout ce qui est rattaché au passé, comment et pourquoi un pays en est là où il en est actuellement. Le voyage pour moi c’est connaitre la culture du pays par conséquent son histoire.
Est-ce que vous aimez et aller au musée ? Avez-vous déjà visité le musée des Armées aux Invalides ?
Je suis déjà allée faire quelques expositions. Non, je n’ai jamais visité le musée des armées.
Quel est le rôle de la musique dans votre vie ?
Heu… la musique… je crois que ce n’est pas une question pour moi ça. J’écoute vraiment de tout, je n’ai pas encore trouvé mon registre. En ce moment, j’écoute de la musique latino et je ne saurais pas vous dire pourquoi j’aime, je pense que ce sont les instruments car il y a du rythme. J’aime aussi tout ce qui est antillais, le zouk qui va raconter l’amour, et je trouve que ça n’a rien à voir avec les musiques latino.
Avez-vous une fibre artistique ou sportive ?
Non, pas du tout de fibre artistique. Par ailleurs, j’ai fait beaucoup de sport quand j’étais petite. J’ai fait 8 ans d’équitation, je suis galop 5. J’ai fait 8 ans de natation, j’étais la meilleure (rire). J’ai aussi fait 2 ans de boxe thaï, mais c’est plus difficile de commencer un sport lorsqu’on est plus âgé, car on a une sorte de peur. Je pense que si j’avais commencé la boxe à l’âge de 6 ans comme l’équitation, je n’aurais pas ressenti cette peur. Et même pour l’équitation, quand je vois les hauteurs que je pouvais sauter avant sans problème, je sais que maintenant je ne pourrais plus le faire car c’est risqué. Je prenais un cheval et je sautais, mais il faut travailler les sauts en amont, se mettre en accord avec lui. Ce dont je me rends compte aujourd’hui, c’est que c’était inconscient de mettre ma vie entre les mains d’un cheval. Les chevaux ressentent quand on est stressé du coup ils stressent aussi, ils ressentent tout même la joie, mais c’était une très bonne expérience.
Aujourd’hui, le sport est mis entre parenthèse. Je coure un peu, et j’aime bien courir dans les forets ou dans la campagne, dans les parcs j’apprécie moins parce qu’on tourne en rond.
Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
Je pense qu’il y a un côté positif, pour l’instant les gens ne s’en servent pas bien alors on voit surtout le côté négatif, la mauvaise influence, etc.
Actuellement, je crois que les gens utilisent les réseaux sociaux de la mauvaise façon. Si on utilisait les réseaux surtout pour s’informer, prendre connaissances des informations des autres pays, c’est bien car ça a un poids. Lorsqu’on voit des pages sur les animaux par exemple, le nombre de followers représentent un poids, dans le sens où ils pourront aider pour signer des pétitions ou faire changer une loi en faveur des animaux ou de l’environnement.
Les gens utilisent plus souvent les réseaux sociaux pour manipuler la population, influencer les gens à acheter tel ou tel produit. Le pire ce sont les jeunes qui ont toujours baigné dans tout ça et qui ne seront plus capables de voir le bien et le mal.
Que pensez-vous des sites de rencontres ?
En fait, moi j’ai l’exemple d’amis qui se sont rencontrés sur un site de rencontres, ça se passe bien. Je pense que le site de rencontre ça te permet de vite passer à autre chose. Alors que quand tu rencontres quelqu’un à l’école ou au bureau, il y a l’attachement, vous connaissez des gens en commun, vous avez déjà une histoire par vos amis et vos fréquentations. Si vous faite une rencontre sur les réseaux, c’est juste deux personnes qui sont mises en relation comme ça.
Personnellement, je préfère qu’une personne vienne m’aborder même dans la rue, je ne refoule jamais les personnes qui me parle. Après ça va dépendre de comment le jeune homme se présentera.
Quel souvenir gardez-vous de la première fois que vous avez habitée seule ?
J’ai ressenti de la peur car ma famille n’était plus là, mais heureusement que j’avais le téléphone portable car si j’avais vraiment été coupée, ça aurait été plus difficile. Heureusement je n’étais pas loin non plus, j’étais au Havre et mes sœurs vivaient à Rouen. En cas de problème, on n’avait pas beaucoup de distance à faire.
J’ai apprécié la liberté aussi, pouvoir arranger les choses à sa façon, organiser sa journée à sa guise, faire à manger seulement si on a envie, etc.
Qu’avez-vous fait de votre premier salaire ?
Mon premier salaire je l’ai mis de côté et j’ai acheté un cadeau à ma mère et à mon père et aussi à mes sœurs mais qui avaient une valeur moins importante. J’ai aussi offert un cadeau à ma grand-mère.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous êtes tombée amoureuse ?
Des émotions, de la joie, je souriais tout le temps.
Quel est le pays qui vous ressemble le plus ?
Je n’ai pas vraiment de pays, mais j’ai un coup de cœur pour l’Amérique Latine. Je n’y suis jamais allée mais je rêve depuis toute petite de faire le tour du continent . Je ne saurais pas te dire d’où ça vient, peut-être de la musique, vu que ma chanteuse préférée c’était Shakira et mon chanteur préféré Enrique Iglesias.
Comment avez-vous vécu le confinement ?
Ça va, je travaillais. Je travaillais en banque et côté entreprise, on était très sollicité. J’ai fait 2 mois à la maison avec ma petite sœur, ce qui m’a permis de revivre temporairement avec mes sœurs. Après j’ai été appelée pour revenir au bureau.
Merci Camille