Anna 21 ans étudiante
Je suis d’origine russe, je suis née en Russie et à l’âge de 16 ans je suis partie en France. Après la fin du collège j’ai décidé de continuer mes études en France. Au début je partais seulement pour 1 an mais ça m’a beaucoup plus car j’ai beaucoup aimé la liberté vis-à-vis de mes parents parce que cela m’a permis d’être plus indépendante. J’ai donc terminé mon lycée à Rennes puis je me suis lassée. Je me disais que c’était mieux de tout laisser tomber et de partir ailleurs pour recommencer avec une page blanche. C’est alors que je suis arrivée à Avignon, en Provence, parce que j’aimais bien la Provence où je voyageais pas mal, j’ai passé 3 ans à la fac de droit. Mais bon, j’ai de nouveau voulu une page blanche, je suis donc partie à Montpellier pour continuer en management, en gestion des entreprises, ce qui me représente un peu plus que le droit.
Pourquoi à chaque fois c’est une page blanche ?
Parce que à un moment donné j’ai constaté que ma vie d’avant ne me plaisait plus et du coup je me suis dit que j’allais partir pour commencer quelque chose de nouveau. Mais finalement tous mes problèmes me suivent à chaque fois parce que tout ça c’est dans la tête, ça ne dépend pas du lieu ou des personnes qui nous entourent. Mais partir c’est toujours plus simple !
Avez-vous réglé vos problèmes ? C’est le plus grand des combats de se battre contre soi-même.
Je suis en train de les régler, oui. Effectivement, ce n’est pas évident car il faut être ami avec soi-même.
Quel genre d’enfant était Anna ?
J’étais très active, je courais partout, je crois que mes parents en avaient un peu marre de moi. Pour me faire dormir lorsque j’étais bébé, ils y passaient des heures et des heures à me bercer dans la poussette. Mais maintenant, je trouve que je me suis calmée quand même avec le temps (rires), mais parfois ça me revient.
Lorsque vous êtes en couple, comment faites-vous ? Vous partez au moindre problème ou vous essayer d’améliorer les choses ?
Non je n’essayais pas, je partais (rires). Je partais toujours jusqu’au jour où j’ai rencontré quelqu’un qui ne m’a pas laissé partir. D’ailleurs se séparer ne veut pas dire régler le problème, donc pendant des années on essayait de régler nos petits problèmes. Ça m’a beaucoup aidé, j’essaie de comprendre, de garder l’amitié. Parce que parfois ce n’est pas parce qu’une histoire est terminée que tout est terminé, et je suis seulement en train de le comprendre. Je vais maintenant essayer d’être moins impulsive par rapport à mes proches et mes amis.
Que fuyez-vous ? Que voulez vous résoudre ou ne pas résoudre ?
La routine, mais je ne fui pas, je cherche le bonheur, c’est tout. Je cherche ma place, un endroit où je me sens bien.
La routine est une chose qui nous permet de mieux se connaitre…
Je n’aime pas la routine mais je ne suis pas d’accord sur le fait que ça permet de mieux se connaitre. J’essaie de me remettre en question mais sans la routine (rires). Je peux faire plusieurs choses à la fois : réfléchir et agir (rires).
Est-ce que les études de management étaient votre rêve ou vous rêviez d’autre chose petite ?
Eh bien, je suis d’une personnalité très changeante. Ma mère me disait « quand on voit à quoi s’intéresse un enfant, on peut en déduire ce qu’il fera plus tard ». Moi j’étais intéressée par tout : par la couture, les vêtements, par le sport… mais je n’étais intéressée que quelques mois puis ça disparaissait, je n’allais en profondeur dans aucun domaine.
Et aujourd’hui vous savez ce que vous souhaitez faire ?
Non pas du tout. Je ne sais même pas si je veux rester en France. Je ne retournerais pas en Russie, ça c’est sûr ! J’aime beaucoup les pays nordiques comme la Scandinavie, Finlande, ou les Pays-Bas. Je me sens mieux là-bas que dans le sud. J’aime la mentalité de ces pays, ce côté fermé de ces populations.
Il n’y a pas de pays idéal mais il n’y a pas de pays dans le sud qui ait la mentalité des pays du nord et c’est pour cela que j’aime bien la France parce qu’il y a un peu des deux, et les parisiens sont froids.
Que ferez-vous avec votre diplôme une fois vos études terminées ? Travailler à votre compte ou pour un patron ?
Je fais de la gestion des entreprises. Je n’aimerais pas travailler pour quelqu’un parce que tous les petits boulots d’étudiante que j’ai faits, j’ai travaillé pour quelqu’un et j’étais souvent en conflit parce que je ne me sentais pas à l’aise surtout quand il y avait une pression sur moi. Je m’énervais très vite, je travaillais moins bien, donc oui, l’un de mes projets est de créer une société mais le problème c’est que je n’ai pas encore d’idée de création d’entreprise. Peut-être dans le service à la personne, mais le principal est surtout de travailler pour moi à mon compte.
A part ça, j’aime la mode, l’art, j’adore même, mais pour moi c’est juste un hobby, je ne me vois pas travailler dans ces domaines. Pas comédienne non plus, je pense que c’est un métier très dur, je suis très impressionnée par le travail des comédiens.
Vous avez la beauté, il vous suffirait juste de prendre des cours…
C’est possible, mais ça ne m’a jamais intéressé plus que ça.
Est-ce que vous voyagez beaucoup ? Parlez-vous la langue des pays visités ?
Ou j’ai déjà fait 26 pays. Non pas du tout (rires), je me débrouille en anglais, parfois c’étaient des pays où on parle français.
Qu’avez-vous appris de tous ces voyages ?
Que l’on est tous très différents. Mais c’est plus la nature qui m’intéresse, l’architecture, les villes. En ce qui concerne les peuples, d’un côté nous sommes tous différents et d’un autre côté nous sommes tous pareils. On attire les personnes à travers lesquels on reconnait nos traits. Par exemple s’il y a quelque chose qui m’énerve chez mon ami, je sais que moi aussi j’ai ce trait de caractère. Et soit je le cache, soit je refuse de l’accepter.
Est-ce que grâce aux voyages vous avez développé de la créativité ?
Je dirais que oui, grâce au mélange des cultures. J’ai fait un voyage en décembre à Istamboul et c’est une ville où il y a beaucoup de mélange de cultures européennes et c’était vraiment magnifique car cette ville m’a donné l’impression que tout était possible. J’ai adoré ce côté varié. Il y a aussi d’autres villes dans lesquelles j’ai retrouvé ce côté polyculturel qui m’intrigue et m’intéresse, mais je n’aimerais pas y vivre.
Quel est le pays ou le continent dans lequel vous pensez vous installer un jour ?
J’ai beaucoup voyagé en Europe mais je ne suis jamais allée aux Etats-Unis, alors pour moi c’est un peu difficile de répondre. Il faut que j’aille dans les autres continents, aux Etats-Unis, en Afrique, en Asie. Je suis déjà allée en Afrique mais c’était au Maroc, donc ça ne compte pas vraiment (rires).
Il faut aller en Angola, il y a beaucoup de Russes là-bas.
J’aimerais bien aller en Angola. D’ailleurs je parlais, il y a quelques mois, avec une amie avec laquelle nous aurions aimé faire une mission humanitaire quelque part en Afrique. Mais cela coûte tellement cher !!! Incroyable mais vrai, il faut payer pour aider !
Comment faites-vous pour vous évader ?
Par le voyage. Mais je trouve que ce n’est pas très bien parce que j’ai besoin de quelque chose avec lequel je pourrais m’aérer l’esprit tout en restant sur place. Pendant le confinement par exemple, j’ai dû réfléchir à ce que je pouvais faire et je me suis tournée vers le sport comme le Yoga, un sport calme qui me permet de me poser, de sentir le moment présent. J’essaie d’apprendre et de vivre dans le moment présent, de ne penser à rien et d’observer les choses autour de moi. On pense toujours à ce qui peut nous arriver dans 1h, le lendemain, dans quelques jours, mais on oublie souvent de vivre le moment présent. La méditation ça peut aider, c’est certes très dur, c’est ennuyeux, parfois on n’a pas envie mais parfois c’est ce qu’il faut pour bien commencer ou terminer une journée.
Comment avez-vous vécu le confinement justement ?
Mon copain venait me voir de temps en temps car nous n’habitons pas la même ville. Ce n’était pas autorisé de se déplacer, mais il exerce sa profession à Avignon et disait qu’il vivait à Montpellier et qu’il avait donc besoin de se déplacer. J’ai aussi une amie qui est venue chez moi pendant 2 semaines, j’avais aussi mes partiels, le temps est donc passé très vite pour moi, j’ai fait plein de choses et j’ai apprécié.
C’est sûr que les premiers jours je ne savais pas quoi faire, mais finalement j’ai réussi à remplir mes journées.
Quelle est l’importance de la musique dans votre vie ?
J’aime bien la musique mais je ne lui accorde pas une place particulièrement importante dans ma vie. Je ne sais pas pourquoi mais je n’arrive pas à m’attacher à la musique. C’est rare qu’une musique me plaise réellement ou bien me touche. Ce n’est pas comme l’art, le cinéma ou le théâtre ou même les livres, la musique ça ne me touche pas.
J’aime beaucoup les vieux classiques, le jazz quand j’ai envie de créer une petite ambiance… mais c’est tout.
Avez-vous la fibre artistique ?
Oui, déjà quand j’étais petite, j’étais dans une école d’art pendant quelques années durant lesquelles j’ai appris à dessiner, à peindre et j’aimais beaucoup. D’ailleurs pendant le confinement j’ai repris le dessin et la peinture parce que j’ai vraiment besoin d’une inspiration pour créer quelque chose. Par ailleurs, je peux ne rien dessiner pendant des années, puis par moment, je dessiner tous les jours, je laisse les choses venir, ça dépend de mes envies. La peinture est l’une des manières que j’ai de m’exprimer.
Avez-vous été influencée par vos parents sur le choix de vos études ?
Ils me donnent des conseils, mais je ne peux pas dire qu’ils m’influencent car ils m’ont toujours laissé le choix. Si je voulais essayer quelque chose, que ce soient les études ou le sport, ils me laissaient choisir en fonction de ce qui m’intéressait.
Pour les études, quand j’ai dû changer de faculté, ils m’ont constamment encouragé, me poussaient à persévérer, à trouver ce qui m’intéressait le plus.
Pour vous que signifie le mot liberté ?
Dans un premier temps, ça me rappelle mes cours de philosophie à l’école qui disait que « la liberté de chacun s’arrête là où commence celle d’autrui ».
Moi j’adore être libre, pour moi c’est prendre des décisions, ne pas écouter les autres, ne pas être influencée, de faire quelque chose qui me passionne et me plaît. Après la liberté ça touche tous les aspects de la vie, c’est donc une notion très complexe.
Est-ce qu’on est vraiment libre ? C’est un cas d’école en philosophie. Je ne pense pas que l’on soit libre, en tout cas en Russie ce n’est pas le cas (rires).
Mais malgré tous les problèmes, on peut essayer d’être libre à l’intérieur soi, de ne pas se mentir à soi-même, d’être ouvert. C’est tout de même notre vie. Je suis née avec ce corps, avec cette âme, c’est moi qui suis la plus importante, et j’essaie de me concentrer sur ça. C’est pour cela, entre autres, que la politique ne m’intéresse pas.
Mais bizarrement je me sens libre, enfin pas vraiment… ça dépend. C’est-à-dire que je me sens libre, mais cela ne convient pas à certaines personnes autour de moi. Ça devrait peut-être me déranger, mais dans le fond, ça ne me gêne pas. J’estime que si ça les dérange c’est leur problème (rires).
Il y a trop de règles, de valeurs qui limitent la liberté.
Etes-vous religieuse ou pratiquante ?
Je suis croyante mais pas pratiquante, je sais que quelque chose existe mais je ne sais pas ce que c’est exactement. De plus, je ne suis pas d’accord avec la vision de l’église d’aujourd’hui car c’est un institut qui est très cadré. En l’occurrence je parle de la Russie et c’est un pays plutôt orthodoxe, très patriarche et très faux du coup pour moi ça n’a rien à voir avec la religion finalement.
Je trouve que la religion limite énormément la liberté des gens.
Faites-vous des études pour faire des études ou avez-vous un but précis ?
Juste pour faire des études car je ne sais pas quoi faire plus tard. Je fais des études assez générales parce que j’espère que ça va m’aider pour la suite. Le management, la comptabilité ça peut toujours servir si un jour j’essaie de créer une entreprise, j’aurais besoin de ces connaissances.
Je me renseigne pour savoir comment les autres font pour me faire une idée parce que je n’aime pas perdre mon temps.
Que pensez-vous des réseaux sociaux ?
J’estime que ça a pris un peu trop de place dans nos vies. D’un côté c’est très bien car grâce à cela on découvre de nouvelles choses, on peut parler avec nos amis, suivre les gens qui nous intéressent. Par exemple lorsque je voyage c’est grâce à Instagram que je découvre des lieux que j’aimerais bien visiter, ou parfois je trouve les russes ou les français qui vivent dans ces pays ou dans ces villes, et ils y racontent leurs vies, leurs coutumes. Parce qu’eux non plus ne sont pas de là-bas et ça leur permet d’avoir un regard objectif. Pour toutes ces raisons, je vois ça comme un atout.
D’un autre côté, il y a de l’abus par rapport à la place que tous ces réseaux prennent dans nos vies, et il commence à y en avoir trop. On y passe trop de temps parce que lorsque l’on n’a rien à faire, on va très facilement vers ça.
Que pensez-vous des sites de rencontres ?
Moi (rire) ? Aucune idée ! Avant pour moi le site de rencontre me paraissait être une idée assez bizarre mais un jour j’ai testé Tinder parce que j’étais avec une copine, et je me suis rendu compte qu’il y avait aussi des personnes normales (rires).
Et finalement, maintenant je trouve ça pas mal car lorsque 2 personnes recherchent la même chose, et cela dépend de ce qu’elles recherchent, si elles se rencontrent et qu’elles se plaisent c’est tant mieux. Parce que ça permet vraiment de se rencontrer car lorsque des gens font des métiers différents, ils peuvent passer à côté d’une belle rencontre, mais le site de rencontre crée cette occasion. En conclusion, je trouve que c’était une bonne idée de les inventer car ça peut permettre aux gens d’être heureux.
Parce que les « c’est quoi ton 06 » non merci, ça ira pour moi (rires). J’ai l’impression que les gens n’osent plus s’aborder dans un bar ou dans la rue, les regards se croisent mais c’est rare que l’on aille vers l’autre pour lui parler. On ne fait pas toujours le premier pas parce que les femmes pensent que c’est aux hommes de le faire. J’ai souvent parler avec des garçons qui sont beaux et qui ont l’air assez sûr d’eux, et même eux n’abordent pas les filles parce qu’ils ont peur d’être rejetés… Pourtant on pourrait penser qu’ils sont très sûrs d’eux.
Personnellement, je suis toujours restée sympa avec les garçons qui venaient m’aborder parce que j’ai conscience que c’est difficile pour eux et qu’il faut du courage. Donc je reste sympa tout en leur faisant comprendre que je ne suis pas intéressée, que j’ai déjà un copain.
Avec les masques ça devient encore plus difficile, on ne voit plus les expressions de son interlocuteur. C’est aussi un problème dans le travail.
Comment vivez-vous le statut de femme russe en France ?
Ce n’est pas toujours facile parce que les gens ont des préjugés, ils pensent que l’on est venu en France pour se trouver un mari riche. En Turquie par exemple j’entendais « Natacha, Natacha ! » ce qui était plutôt désagréable. Perso, je ne me suis jamais retrouvé dans ce cas là alors je le vis plutôt bien.
Quel est pour vous le secret de longévité en couple ?
Ce n’est pas à moi qu’il faut demander ça ! Je ne sais pas… j’aimerais bien savoir car ce secret je ne le connais pas.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous êtes tombée amoureuse ?
J’avais 5 ans (rires), je faisais des petits dessins à mon amoureux (rires). En fait, je suis une personne qui tombe amoureuse très souvent. Ça peut durer 2 jours comme 2 semaines ou 3 heures. Pour le moment je pense que je ne suis pas faite pour les longues émotions, c’est très compliqué pour moi. Je recherche le bonheur même en tombant amoureuse toutes les 5 heures (rires) parce que je suis heureuse quand je tombe amoureuse, mais dès que ça part, ça ne m’intéresse plus.
Parfois on a envie de vivre avec quelqu’un, on recherche la routine, puis une fois que l’on est dans cette routine, on se rend compte finalement que c’était mieux avant.
Bon en réalité je dis que je tombe amoureuse souvent mais c’est plus pour rigoler parce ça s’apparente plus à une attirance qu’à de l’amour, ce sont des petits coups de foudre… de 2 heures ! (Rires)
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez gagné votre premier salaire ?
A l’époque je n’aimais tellement pas mon boulot que je n’étais pas contente sachant qu’en plus j’avais déjà tout dépensé à l’avance (rire). Comme je savais que j’allais être payé, j’ai gaspillé tous mes sous avant alors quand j’ai reçu mon salaire, je n’avais rien sur mon compte. Je ne peux pas dire que j’ai ressenti quelque chose de fou.
Qu’avez-vous ressenti la première fois que vous avez habité seule ?
Je me souviens que j’étais avec mes parents, puis je me suis retrouvée dans des familles d’accueil puisque j’étais encore mineure quand je suis arrivée en France, après j’étais en colocation pendant 1 an. Ensuite j’ai vécu seule pendant 3 ans, au début c’était vraiment super, je me sentais très bien car je pouvais rentrer à l’heure que je voulais, faire ce que je voulais, je me sentais adulte.
Mais ça n’a pas duré très longtemps parce que j’aime l’idée de vivre avec quelqu’un, faire une colocation par exemple, pouvoir partager avec quelqu’un, se parler tout en gardant son intimité.
Quels sont vos projets à court terme ?
Demain je vais à Montpelier (rires), après je vais à Bordeaux pour 1 semaine de vacances, puis ensuite je reprends les cours à la fac.
Quels sont vos projets à long terme, d’ici 5 ans par exemple ?
J’imagine que je ne serais pas mariée, je n’aurais pas d’enfant, je ne me sens pas du tout prête pour ça. Pour le moment je veux vivre pour moi, je voudrais terminer mes études et commencer à vraiment travailler et j’espère que ça me plaira. Je souhaite continuer mes voyages, avoir mes amis à mes côtés, avoir une vie active avec pleins de rebondissements, me sentir bien et ne pas avoir de difficultés financières. J’espère pourvoir vivre où je veux.
Par rapport aux difficultés financières, j’en parle car pour le moment ce sont mes parents qui m’aident parce que, pour eux, les études c’est la priorité, mais dans 5 ans ça ne sera plus le cas. Ils me disent souvent que j’aurais tout le reste de ma vie pour travailler et qu’il faut que je me concentre sur mes études pour les réussir l’esprit tranquille. Je prends juste quelques jobs d’été et je touche aussi la bourse.
Quel est le pays qui te ressemble le plus ?
Je pense que c’est la France parce qu’elle est très différente et il y a un peu de tout. Et ça reste un pays du nord avec le côté froid et fermé de la population au premier regard. Mais j’ai remarqué que si tu viens vers les gens, ils peuvent être très ouvert et très sympa, ils peuvent même t’aider.
Avez-vous déjà fréquenté des musées ? Le musée militaire par exemple ?
Oui bien sûr. Hier par exemple j’étais dans un musée, ce matin aussi. J’aime beaucoup l’art du coup j’essaie d’en faire un maximum mais à Montpelier on ne peut pas dire qu’il y en ait beaucoup.
Non le musée militaire ne m’intéresse pas du tout, en Russie j’en ai visité pas mal et ils sont tous focussé à fond sur la 2nd guerre mondiale. Quand on avait 7 ans, je me souviens que nos profs nous amenaient le dimanche tous les 2 ou 3 mois dans des musées militaires où on nous parlait des champs de batailles ! Je pense que j’en ai trop vu, ça a fini par me dégouter.
Qui est Anna aujourd’hui ?
C’est quelqu’un qui essaie de vivre au jour le jour, qui se cherche et qui ne perd pas son temps dans des choses futiles. Je suis en train de me découvrir avec les choses que je fais. Je suis quelqu’un qui ose, j’aime être audacieuse mais je ne sais pas encore ce que je veux faire exactement, par conséquent, ça m’empêche d’agir.
Quels sports avez-vous pratiqué dans votre vie ?
J’ai fait tellement de sport dans ma vie. J’ai commencé par le ballet, de la gym du cirque, de la danse, du basketball, du volleyball, de l’escrime. Je vais maintenant de temps en temps faire du sport en salle, mais c’est vrai que je suis plutôt attirée par les activités de groupe.
J’aime faire de l’escalade parce que je suis tellement concentrée dessus que je ne pense à rien d’autre et ça m’aide. J’aime bien l’équitation, je trouve ça chouette. J’ai aussi le testé Wakeboard : en fait, tu es sur une planche de surf et tu es tiré par un bateau. J’aime parce que c’est très dur, très physique, et quand tu glisses sur l’eau et tu as l’impression de voler.
Quel est votre régime alimentaire ?
Jusqu’à me 19 ans je n’ai jamais eu de problèmes de surpoids, mais par la suite je me suis sentie mal dans ma vie, je ne savais pas quoi faire, j’avais un petit boulot qui ne me plaisait pas, j’avais un copain mais j’avais l’impression qu’il ne m’aimait pas. J’avais plein de problèmes dans la tête et j’ai commencé à manger des choses sucrées et grasses car ça m’aidait un peu et d’un coup j’ai pris 15 kilos à peu près. Mais heureusement que je suis grande donc ça ne s’est pas vu énormément. Maintenant j’essaie d’avoir une relation saine avec la nourriture, ne manger que quand j’ai faim, manger ce que mon corps réclame et m’arrêter quand je n’ai plus faim. C’est assez difficile mais je trouve que j’y arrive de mieux en mieux.
J’aime beaucoup le poisson, les légumes, les fruits, la salade, mais j’aime aussi beaucoup le pain, le fromage… on est en France tout de même !
Avez-vous un plan B ?
Non parce que je n’ai déjà pas de plan A (rires). Ou alors le plan B serait de me trouver un mari riche (rires).
Etes-vous une femme militante féministe ?
Je souhaiterais que l’on soit égaux dans nos droits avec les hommes, mais je considère qu’il y a le bon féminisme et le mauvais féminisme. Grâce au féminisme, les femmes ont quand même obtenu plus de droits si on prend les 50 dernières années. Moi, je milite en soutenant la cause au fond de mon cœur (rires).
Vous sentez-vous investie d’une mission ?
Non et je ne pense pas être une personne qui souhaite aider les autres à tout prix. Malheureusement, peut-être, mais ma vie est plus importante du coup je pense plus à moi qu’aux autres.
Mais il m’arrive d’envoyer de l’argent pour les enfants hospitalisés pour contribuer un minimum, mais transformer ma vie en mission humanitaire, je ne me sens pas de le faire. Par exemple, acheter ou envoyer des vêtements pour les personnes démunies en Russie, pour les orphelins, ça je fais aussi.
En revanche, je ne fais partie d’aucune association, mais je suis pas mal les infos qui concernent les associations féministes, car en Russie, je trouve qu’on a encore du mal avec ça. Par exemple, nous n’avons aucune loi sur les violences conjugales c’est-à-dire que si ton mari te frappe, eh bien c’est ton problème, du moment qu’il n’ait tué personne, tu ne peux rien faire. Il y a même des femmes députées qui disent que la famille c’est sacré et que ce qui se passe dans la famille doit rester dans la famille. Je pense que de nos jours, ce n’est pas normal !